LE SAVIEZ-VOUS ?
Le tsai tou vounou, ou thé des montagnes est une des boissons les plus prisées des grecs, tout comme des voisins turcs et balkaniques. Le philosophe et médecin Hippocrate, qui vécut au siècle de Périclès c’est-à-dire il y a quand même 2 400 ans, en recommandait déjà la consommation pour ses vertus thérapeutiques qui font aujourd’hui l’objet de plusieurs études scientifiques.
Appelée également thé des bergers, c’est une plante appartenant à la famille des lamiacées – tout comme le thym, la sarriette et l’origan – du genre des sideritis qui compte environ 150 espèces réparties notamment autour du bassin méditerranéen.
Les sideritis utilisées pour ce thé sont très bien adaptées aux sols pauvres et aux grosses chaleurs. Très rustiques, elles résistent au gel comme à la sécheresse. Elles aiment les terrains rocailleux de moyenne altitude, côtiers ou non, et sont aujourd’hui cultivées. On peut également les récolter à l’état sauvage mais il faut savoir que certaines d’entre elles sont protégées. Elles sont récoltées à la main puis séchées.
La Grèce possède plusieurs variétés endémiques selon les régions : Sideritis scardica sur le Mont Olympe (c’est le cas pour nos 2 infusions Grecos), Sideritis perfoliata sur le Mont Athos, Sideritis clandestina dans le Péloponnèse, Sideritis euboea sur l’ile d’Eubée, Sideritis syriaca en Crète, et la plus commune, Sideritis raeseri.
C’est une plante persistante au port dressé, jusqu’à 40 cm de haut environ, très ramifiée, aux feuilles ovales, pelucheuses et verdâtres, aux petites fleurs parfumées, jaunes, roses ou violettes. Tiges – et oui, même les tiges s’utilisent –, fleurs et feuilles sont récoltées en mai et juin, et mises à sécher environ huit à dix jours.
Naturellement sans caféine, ce thé contient des niveaux élevés d’antioxydants et d’huiles essentielles particulièrement au moment de sa floraison au printemps (époque de la récolte). Il est riche en phénols – 136 mg par portion – dont le rôle d’antiseptique est éprouvé, et en bioflavonoïdes (ou flavonoïdes) tels que l’apigénine, la quercétine (antihistaminique naturel), et le kaempherol – 65,1 mg par portion, soit deux fois la teneur en bioflavonoïdes d’une camomille.
Une étude a mis en évidence qu’il est aussi puissant que le thé vert pour renforcer les défenses antioxydantes cellulaires et prévenir le stress oxydatif. Ces bioflavonoïdes jouent également leur rôle dans la prévention des maladies cardiovasculaires et le renforcement du système veineux.
De nombreux composés chimiques présents dans le thé des montagnes, triterpènes, diterpènes, curcumines, caryophyllènes, phénylpropanes, iridoïdes et coumarines, sont très utiles pour leurs propriétés thérapeutiques ; ce thé contient également un bon niveau de minéraux, notamment du fer – 20 mg pour 100 g –, ce que les grecs semblent avoir découvert très tôt, puisque l’étymologie du nom viendrait de sideros qui en grec désigne le fer. Ils n’hésitaient pas à le recommander chaudement pour ses propriétés cicatrisantes en cas de blessures causées par des objets en fer, épées ou flèches. À défaut de ces blessures guerrières, il sera efficace en cas d’anémie.
Le thé des montagnes est particulièrement recommandé en hiver car il renforce le système immunitaire. Il a des effets très positifs sur les rhumes, les gènes respiratoires et la fièvre car on lui prête des vertus anti-inflammatoires notables, ou contre l’anémie. On l’apprécie particulièrement pour la digestion, notamment en cas de ballonnements ou de crampes, et il est diurétique. Il apparait très relaxant le soir, avant d’aller dormir. D’ailleurs, l’un de ses noms crétois Kalokimithia veut dire bien dormir, nommé ainsi par les bergers qui, semblerait-il, en faisaient des couches moelleuses pour bénéficier d’un sommeil réparateur. Il aurait aussi des vertus contre l’ostéoporose, la maladie d’Alzheimer et l’hypertension artérielle.
Et même si vous n’êtes pas malade, ne souffrez pas d’insomnie, ni de mauvaise digestion, son goût fleuri, légèrement sucré et acidulé avec de légères notes d’agrumes, en fait une boisson délicieuse à consommer aussi bien chaude que glacée, nature ou sucrée, avec du miel et/ou quelques gouttes de citron.
On le consomme en décoction en faisant bouillir tiges, feuilles et fleurs séchés. Il faut compter 2 à 3 g de thé pour 250 ml d’eau : on porte l’eau à ébullition, on y ajoute la quantité de tisane nécessaire et on couvre. On laisse bouillir doucement pendant 3-4 minutes, puis infuser hors du feu encore 3-4 minutes.
Avec Grecos, découvrez ici l’infusion des montagnes dans sa version estivale pour se rafraichir et lutter contre les coups de chaud.